Alors que je m’apprête à animer le stage sur « la puissance de la gratitude et des appréciations » en janvier 2024, je tombe sur cet intéressant article de Management de novembre : « le compliment au travail, un art difficile à manier », par le journaliste Samuel Loutaty.
C’est de l’eau à mon moulin ! ou au moulin de la Communication NonViolente.
En effet, la proposition de la CNV est justement de faire la différence entre remerciement (ou gratitude) et compliments.
Comme l’exprime l’article, bien qu’en manque fréquent de reconnaissance, les salariés en entreprise ont du mal à entendre un compliment. C’est souvent vrai aussi dans nos vies privées, qu’en pensez-vous ?
Combien de fois avez-vous répondu « ce n’est rien, c’est normal » lorsqu’on vous a remercié ou complimenté ? Combien de fois vous êtes-vous senti.e gêné.e ?
Et puis derrière le compliment, notre peur est d’être manipulé. Nous nous disons parfois « Que va-t-il me demander ensuite ? ».
C’est un sujet sensible. Le compliment peut être pris comme un jugement, avec une arrière-pensée.
L’intention de la Communication NonViolente n’est pas celle-ci, et l’expression de la gratitude ou d’une appréciation telle que la propose la CNV est tout autre.
L’intention est de dire à la personne en quoi ce qu’elle a fait ou dit (c’est une observation précise) a satisfait un besoin pour nous, en quoi cela nous a « nourri ». En pointant un fait concret et en nommant un besoin nourri ou une valeur, la personne que nous remercions sait exactement de quelle façon elle a contribué à notre bien-être ou notre satisfaction.
Par exemple : Compliment : ton dossier est super, bravo, quel talent !
Gratitude/Appréciation : j’ai beaucoup apprécié que tu aies ajouté des photos et des graphiques à ton dossier, cela nourri mon besoin de clarté et de partage, et je te remercie pour cela.
Sur le même modèle, nous pouvons offrir un feed back, et dire aussi, à partir d’un fait précis, ce qui ne nous a pas convenu. Ainsi notre interlocuteur comprend que ce n’est pas toute sa personne qui ne convient pas, mais seulement une action, une partie de son travail, bref un élément ponctuel et concret. Ici l’intention n’est pas de critiquer mais de permettre de s’améliorer et de coopérer.
Par exemple : Jugement/reproche : ton dossier est vraiment léger, tu ne t’es pas donné beaucoup de mal !
Appréciation : J’ai pris connaissance de ton dossier, j’apprécie le travail, et en même temps j’aimerais te signaler une chose qui me manque ; des photos et des graphiques auraient apporté de la clarté et permis un partage efficace, qu’en penses-tu ?